Que racontent les époques de nos identités de femme ? D’homme ? De notre rapport au couple ? À la famille ? Que fixent ces instantanés soigneusement posés et que passent-ils sous silence ?
Les albums photo, objets à la fois intimes et normés, racontent une version lisse et idéalisée du bonheur familial. Ils filtrent, cadrent, taisent.

Dans 24 Poses, nous décidons de les dérégler. De gratter le vernis. Découpage, manipulation visuelle, détournement, mise en scène : ces images sont altérées, secouées, rejouées. Le spectacle interroge les récits qu’on invente autour de ce qu’on voit. Les vies que ces clichés nous racontent. Celles qu’on aurait pu vivre ailleurs, dans un autre décor.

Sur scène, un trio s’active.
Un·e projectionniste-marionnettiste fait défiler les photos, les modifie, les met en conversation. Deux interprètes – une acrobate aérienne et un danseur-comédien – glissent dans la peau des personnages. 
À six mains, avec énergie et bouts de ficelle, ils rejouent la première voiture de Régis, le mariage de Germaine et Lucien, le baptême de François… et donnent corps à ce qui semblait figé.

Le mouvement mêle acrobatie et danse, inspiré des poses rigides des photographies. Chaque geste tente de dire ce que l’image tait : ce qu’on cherche à maîtriser, à embellir, à dissimuler. Et parce qu’on ne crée pas sans ouvrir les fenêtres, nous sommes allés à la rencontre de “nos personnages” en EHPAD. Leurs souvenirs, enregistrés face à ces images, composent la bande sonore du spectacle.